Selon un décret publié dimanche dernier, le président tchadien Idriss Déby Itno et son nouveau Premier ministre, Kalzeubé Pahimi Deubet, ont formé un nouveau gouvernement
Le nouveau gouvernement du 24 novembre compte quarante membres, soit un de moins que le précédent (le secrétariat d’Etat à l’Action sociale, à la Famille et à Solidarité nationale est purement et simplement supprimé). Elle n’enregistre que six sorties contre cinq entrées. Parmi les entrées les plus remarquables, il y a est celle du Pr Mackaye Hassan Taïsso au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le paléontologue, directeur du Centre National d’Appui à la Recherche (CNAR), retrouve un département qu’il connaît bien pour l’avoir déjà dirigé.
À la faveur de ce remaniement du 24 novembre dernier, Ahmat Mahamat Acyl, le grand frère de la première dame, cadre dans le pétrole, a fait son entrée au gouvernement comme ministre des Enseignements secondaires et des Formations professionnelles.
L’ancien vice-président de la Banque Africaine de Développement et ex-secrétaire général de la présidence, Bédoumra Kordjé, appelé d’urgence le mois dernier à la tête d’un ministère des Finances, est également en place. Il en est de même de Daoussa Déby Itno, frère aîné du président de la République, homme d’affaires et ancien ambassadeur en Libye, qui poursuit son expérience gouvernementale au ministère des Postes et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication. Côté genre, la nouvelle équipe gouvernementale garde les neuf femmes aux mêmes postes: notamment Mmes Baïwong Djibergui Rosine (Action sociale, Solidarité nationale et Famille), Mariam Mahamat Nour (Economie, du Plan et de la Coopération internationale), Banata Tchalé Sow (Microcrédits pour la promotion de la femme et de la jeunesse), ou Albatoul Zakaria (Enseignement fondamental et Alphabétisation). La formation du nouveau gouvernement intervient trois jours après la démission du précédent, dirigé par Joseph Djimrangar Dadnadji, qui a été forcé à rendre le tablier sous la pression de sa propre majorité parlementaire.
Le nouveau premier ministre, Kalzeubé Pahimi Deubet (quinzième nommé par le président Déby Itno, au pouvoir depuis 1990), qui a fait du neuf avec du vieux, devra réussir là où son prédécesseur a échoué. Il devra, dans l’immédiat, apaiser les relations avec une Assemblée nationale ultra majoritairement dominée par le parti au pouvoir, mais qui digère toujours mal les arrestations et les incarcérations irrégulières de quatre députés, à la suite de la tentative de déstabilisation des institutions de la République, en mai 2013.
LES DÉPARTS
Six ministres du précédant gouvernement de Djimrangar Dadnadji ont été écartés de la nouvelle composition. Il s’agit de Youssouf Hamat Moussa à l’Hydraulique Rural et Urbaine, Ahmed Djidda Mahamat à la Santé Publique, Lamine Moustapahe à l’Enseignement Supérieur et Recherche scientifique et Hamid Mahamat Dahalob au Commerce et à l’Industrie.
Parmi les secrétaires d’Etat, on notre le départ de Djoitan Hoinaty Marcel de l’Intérieur et la sécurité publique et Ignabaye Claude Ignera qui voit son poste de secrétaire d’Etat à l’Action sociale, la famille et la solidarité nationale supprimé.
L’ex-ministre de l’Intérieur, Abderahim Bireme prend la tête du Commerce et de l’Industrie tandis qu’il cède son poste à Mahamat Yaya Oki Dagache, précédant ministre de l’Aménagement du territoire, de la décentralisation et des libertés locales.